La mutation génétique du Grand Hotel Dieu
22 juillet 2016Transformation radicale pour l’Hôtel Dieu
« Grandeur, simplicité et solidité »… Les maîtres mots de l’Hôtel Dieu, l’œuvre de Soufflot, ont traversé les siècles pour donner naissance à Lyon, à la plus grande opération privée de reconversion d’un monument historique.
Le Grand Hôtel Dieu cher aux Lyonnais
«Les Lyonnais ont élevé là, un bien beau monument à la fièvre », s’était écrié l’empereur d’Autriche Joseph II en découvrant en 1777, le somptueux Hôtel Dieu édifié à Lyon, par Jacques – Germain Soufflot. Le futur architecte en chef de Notre Dame de Paris avait posé en 1741, la première pierre d’un édifice emblématique de l’architecture sociale et humaniste du Siècle des Lumières. A l’hôpital médiéval où Rabelais exerça ses talents de médecin, succédait au XVIIIème siècle, le Palais Soufflot, à la façade de 327 mètres déployée le long du Rhône. « Grandeur, simplicité et solidité »…Les maîtres mots de l’œuvre de Soufflot ont traversé les siècles pour donner naissance à la plus grande opération privée de reconversion d’un monument historique en France. Sur 51 500m2, dont 15 000m2 dédiés à la Cité de la Gastronomie, le projet de réhabilitation porté par le groupe Eiffage, a pour ambition de faire renaître l’Hôtel Dieu, en s’inscrivant dans une continuité historique.
Côté cours et jardins botaniques de l’Hôtel Dieu
Devenu inadapté à la médecine moderne, après huit siècles de fonctionnement ininterrompu, le Grand Hôtel Dieu va puiser un second souffle dans la « mutation génétique » engagée par Albert Constantin et Claire Bertrand, architectes d’AIA Associés, avec le concours de Didier Repellin, architecte en chef des Monuments Historiques. Respecter le passé en restituant toute sa majesté au palais de Soufflot n’exclut pas de réécrire l’histoire du site. Ouvert à une multitude de services et d’activités, il accueillera des commerces sur l’ensemble du rez-de-chaussée, des logements et des espaces de détente sur les 8000m2 de cours et jardins botaniques, répartis autour de trois dômes aux fonctions nouvelles.
Un Hôtel 5 étoiles sous le grand dôme de Soufflot
Le grand Dôme de Soufflot abritera l’Hôtel Intercontinental.
Décorées par Jean-Philippe Nuel, metteur en scène de l’art de vivre à la française dans le monde entier, de Pondichéry à Dubai où il a apposé sa griffe sur l’hôtel Baccarat, les 128 chambres du 5 étoiles s’ouvriront sur le quai ou les cours intérieures du Grand Hôtel Dieu. Une salle de sport disposée en attique, une salle des banquets et un restaurant gastronomique seront réunis à l’Hôtel Intercontinental dont le point névralgique sera le lobby – bar aménagé sous la majestueuse coupole de 32 mètres édifiée par Soufflot. The place to be pour les Lyonnais et les visiteurs internationaux de la ville phare de la gastronomie française, classée depuis 1998, au patrimoine mondial de l’humanité par l’Unesco. Le Dôme des Quatre Rangs, partie la plus ancienne du site, se tourne résolument vers l’avenir en accueillant un vaste centre de conventions et congrès, au toit – terrasse planté d’herbes médicinales. La légitimité historique des lieux où enseigna Rabelais, est illustrée par un espace muséal où les expositions temporaires côtoieront la présentation permanente des collections du Musée des Hospices de Lyon.
Un « Covent Garden version Lyonnaise » dans le Grand Hôtel Dieu
Lieu d’exposition, d’innovation et de recherches sur la cuisine du futur, l’espace muséal est aussi le cœur de la Cité de la Gastronomie. De restaurants en boutiques et marchés des terroirs, un véritable Parcours du Goût se déploiera sur le site, en synergie avec des espaces emblématiques de l’art culinaire. Les étoiles d’un grand chef lyonnais brilleront dans l’ancien réfectoire des sœurs de l’Hôtel Dieu et l’antique passage marchand où fleurissaient au XVIIIème, les librairies, joailleries et épiceries, se transformera en « Covent Garden version lyonnaise ».
Conçu autour d’une cour inspirée du célèbre marché londonien, le nouveau Passage de l’Hôtel Dieu accueillera sous une verrière aux lignes courbes, divers niveaux de commerces, dont une moyenne surface alimentaire, un concept store et de nombreux restaurants et boutiques dédiées à la cuisine, aux métiers de bouche et aux arts de la table.
Sur les pas de Louise Labé, la « Belle Cordière »
Le Dôme Pascalon devient le symbole de la dynamique tertiaire insufflée au site par 13 600m2 de bureaux répartis pour moitié dans les ailes historiques reconverties et dans les bâtiments neufs de la rue Bellecordière et de la nouvelle Loge des Fous. Très alluré, ce bâtiment de verre et de métal s’inspire des proportions de la façade de Soufflot, pour marquer la nouvelle entrée du site par la rue Bellecordière où court le souvenir de Louis Labé, poétesse et ambassadrice d’une élégance dont le Grand Hôtel Dieu célèbrera en 2017 la renaissance.
Textes : Jocelyne Vidal. Photos : Asylum. Tiré du Magazine Terrésens #4 Éditions FreePress
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