Visa pour Fort Myers et l’archipel de Sanibel – MAGAZINE #6

4 juillet 2018

Fiefs des « rich and famous », de Thomas Edison à George Bush, ces îles aux trésors naturels sont devenues l’eldorado de vacances familiales et sportives.

Textes par Jocelyne Vidal – Article issu du Magazine Terrésens 6

Effacez les bruits et fureurs de la ville… D’un coup d’aile vers Southwest Florida Airport, l’été a chassé l’hiver. Sur fond de vagues de dunes et de plages où le sable immaculé disparait sous des tapis de coquillages, le Comté de Lee déroule les charmes de la Floride d’autrefois. Sanibel, Captiva, Estero, Gasparilla et Pine Island baptisent un chapelet d’îles paradisiaques, à la végétation exubérante.

Lovées dans le Golfe du Mexique, au Sud Ouest de la Floride, ces îles aux trésors naturels s’avèrent le fief des rich et famous dès le XIXème siècle qui vit l’inventeur Thomas Edison et son ami Henry Ford choisir la région de Fort Myers, siège du Comté de Lee, pour lieu de villégiature. Le temps de déposer 1093 brevets, Edison recevait ses amis capitaines d’industrie côté jardin extraordinaire d’une propriété où s’épanouit aujourd’hui comme hier, le plus grand banyan des États-Unis, un cadeau de Harvey Firestone au fondateur de la General Electric, l’une des premières puissances industrielles mondiales.

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Des capitaines d’industrie à la main verte

On peut se retrouver à la tête d’un empire industriel et garder la main verte. Thomas Edison se fit donc un plaisir d’offrir cent palmiers à la ville de Fort Meyers, où l’on ne manquera pas de visiter la résidence d’été, le laboratoire et le musée de l’inventeur du phonographe et des premiers studios de cinéma. Des parcours Art Walk et Music Walk animent la visite de Fort Meyers, avec pour temps fort la découverte du fameux Mc Collum Hall, scène mythique de Louis Armstrong, BB King et Otis Redding.

Autre « incontournable » de la ville aux palmiers, la Mound House a fait peau neuve, moyennant deux millions de dollars de frais de restauration, sur un site archéologique bimillénaire. Conservatoire des arts et traditions indiennes, la somptueuse demeure des années 20 regroupe trois galeries d’art au cœur d’un parc à explorer à pied ou en kayak à la faveur d’un éco tour.

Après avoir quitté Fort Meyers et ses maisons coloniales disséminées le long des rives sinueuses du Caloosahatchee, fleuve qui nous ramène aux sources du peuplement de la région par les Indiens Calusa, on prend la route, à 45 km de là, pour Bonita Springs. Une ville de culture, à double titre… Longtemps réputé pour ses plantations d’ananas, de bananes et de noix de coco, le terrain de chasse et de pêche du milliardaire Barron Collier est aujourd’hui le port d’attache du Southwest Florida Performing Arts Center. The place to be pour les amateurs de concerts, spectacles de danses et performances artistiques présentées à deux pas de Bonita Beach et de son orchestre de crabes violonistes.

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Entre rivages déserts et eaux turquoise

Aux lendemains de ces mises en appétit Arty, il ne reste plus qu’à larguer les amarres vers l’île de Sanibel et son archipel qui ne regroupent pas moins de vingt parcs naturels. À commencer par le Darling National Wildlifer Refuge . Le dessinateur Jay Norwood Darling a donné son nom au conservatoire de la vie sauvage implanté sur les deux tiers de Sanibel Island, bruissante de chants de deux cents espèces d’oiseaux, en ce vert paradis de plantes exotiques et d’espèces en voie de disparition. Pour observer la faune de près, rien de tel qu’une escapade en kayak sur la piste de canotage du Great Calusa Blueway. Elle traverse le Lee County dans toute sa largeur, en faisant la part belle aux baies, bayous, criques et réserves naturelles.

Entre rivages déserts et eaux turquoise, les îles d’Useppa et Captiva invitent à robinsonner sur les traces des Indiens Calusa, premiers habitants des îles dont les tumulis de coquillages relatent les rituels. Les pirates leur emboîtèrent parfois le pas, tel le flibustier espagnol José Gaspar qui aurait, selon la légende locale, caché son trésor sur une île de pêcheurs naturellement baptisée Gasparilla, avant de devenir le rendez-vous mondial de la pêche au tarpon.

Les yachts de la Jet Set mouillent régulièrement au large de Boca Grande où séjournèrent au fil du temps George Bush et Audrey Hepburn. Les réalisateurs Karl Franklin et Will Shriner ont pris le relais en plantant leurs caméras dans l’Ile où furent tournés en 2006, Hoot et Out of the time, avec Eva Mendes et Denzel Washington.

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La Mangomania dans tous ses éclats

Eldorado des vacances en famille avec ses vastes plages en pente douce, Pine Island naquit d’une chimère. Le conquistador Ponde de Leon était sûr d’y découvrir la fontaine de jouvence lorsqu’il jeta l’ancre en 1513 sur l’île où il comptait bien réparer les outrages du temps sur son corps d’hidalgo…

Aujourd’hui la pêche, l’agriculture et le tourisme représentent les principales ressources de l’île qui a puisé un second souffle dans le sillage des artistes et de leurs mini-galeries installées depuis peu dans le charmant village de Matlacha.
D’île en île et de port en port, la boucle est bouclée à Estero Island, haut lieu des sports nautiques. Sitôt rangés les planches à voile, les jets ski et les parachutes ascensionnels, on pourra assister, à la nuit tombée, à la ruée vers la mer, de petites tortues à peine écloses, à moins d’assister en bateau, au ballet des grands dauphins de l’Atlantique. À 36 minutes de l’île reliée au continent par un pont gigantesque, le compte à rebours du retour s’accélère. À peine arrivés à Southwest Florida Airport, on se promet de revenir assister l’été prochain, à l’incroyable festival des fruits tropicaux, une Mangomania célébrée sur fond de music live, dans tous ses éclats !

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