Tolix

Tolix galvanise le Made in France – MAGAZINE #2

24 janvier 2017

TOLIX GALVANISE LE MADE IN FRANCE

Des collections du MoMa de New York aux plateaux de The Voice et de Master Chef à Paris, le mobilier Tolix est devenu l’icône du style industriel. PDG de l’entreprise d’Autun, Chantal Andriot nous entraine dans les coulisses de 80 ans de success story.

Textes par : Jocelyne Vidal –  Article issu du Magazine Terrésens 2- Editions Free Presse

Entré dans les collections du Mobilier National et du Centre Pompidou, Tolix est devenu furieusement tendance. Vous attendiez-vous à un tel succès en rachetant l’entreprise en 2004 ?

« Pas du tout ! En juillet 2004, on ne voyait pas du tout le design industriel avec ce regard-là. Tolix privilégiait la fonction utilitaire pour le mobilier des collectivités. L’entreprise travaillait aussi beaucoup pour la soustraitance, sans intégrer vraiment la dimension« habitat ». Mon but, en rachetant Tolix avec une poignée d’ouvriers, c’était avant tout de sauver une entreprise qui allait disparaître. Quand j’ai lu en toutes lettres dans les courriers adressés aux clients, que les commandes ne seraient plus honorées, cela a été le déclic. On allait fermer et je ne pouvais l’accepter. J’avais aussi l’intime conviction que les 70 ans de savoir-faire de Tolix avaient encore de l’avenir. »

Quel est selon vous, le secret de la réussite de Tolix dans un climat économique morose ?

« Chargée des services financiers de Tolix, j’étais très à l’écoute des attentes du marché. Je sentais que l’on ne répondait plus vraiment à la demande. En 2005, j’ai donc changé complètement la palette de couleurs, du noir et blanc, nous sommes passés aux pastels d’une large gamme de coloris. Les armoires d’ateliers ont été dotées d’aménagements pratiques pour entrer dans l’univers de l’habitat.

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Alors que ce secteur ne représentait il y a dix ans que 20% de notre fabrication, il en assure aujourd’hui 90%. De plus, j’ai toujours misé sur la qualité, un facteur clé de la réussite. Chez Tolix, on ne pointe pas, on ne travaille pas aux pièces. Je le rappelle sans cesse au personnel : « Je veux de la qualité ». Une exigence liée aux coûts élevés de la fabrication en France où nous nous approvisionnons majoritairement. La maîtrise complète de la fabrication nous épargne tout litige avec des clients devenus des partenaires en France et à l’étranger. Lorsqu’on se croise à New York ou à Milan, on prend l’apéritif ensemble. Cette convivialité se retrouve également dans l’entreprise très familiale, même si l’on est 90. Tout le monde se connaît, il n’y a pas de turn over. Car l’autre clé de la réussite, c’est que tout le monde est responsable de son poste. Le personnel travaille en auto – contrôle. Il a à coeur de faire remonter les infos au cours d’une réunion projets ou autour d’un plateau-repas. »

Vous revenez d’un voyage aux Etats Unis. Quels sont les modèles, les lignes phares de Tolix Outre-Atlantique ?

« Les Américains adorent les assises –chaises, fauteuils, tabourets-, les tables…En fait, ils prennent tout le catalogue ! Ce catalogue a vraiment fait décoller le mobilier en évoluant vers de nouveaux modèles plus contemporains, créés par des designers. Chaque année, nous sortons environ cinq nouveaux modèles, ce qui suppose des investissements importants auprès d’ outilleurs installés entre Autun et Lyon. Ce que l’on peut faire dans la région, on le fait pour donner du travail aux entreprises françaises qu’il est si navrant de voir fermer leurs portes. »

Quelle part de votre activité réalisez-vous à l’international ?

« 55% de l’activité de Tolix se réalisent à l’export, avec pour principaux clients les Etats Unis, suivis des pays scandinaves et européens, de la Chine, du Japon, de l’Australie et de la Nouvelle Zélande. Si nous enregistrons 20% de hausse de notre activité à l’international, le marché français demeure très stable. Nos mobiliers sont perçus comme un investissement à vie par la qualité de leur fabrication, leur résistance à toute épreuve, notamment aux embruns des bords de mer. Une chaise Tolix de 80 ans est aussi solide qu’une neuve et le moindre petit choc lui donnera la précieuse patine d’un meuble vintage. »

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Votre entreprise est-elle engagée dans une démarche environnementale ?

« Nous avons emménagé il y a un an, dans de nouveaux locaux respectant toutes les réglementations relatives aux Installations Classées pour la Protection de l’Environnement. L’absence de rejet de poussière dans l’entreprise comme dans l’atmosphère, le retraitement des produits lessiviels… Autant d’exemples de notre engagement dans une démarche environnementale. L’ensemble des processus de fabrication et d’utilisation des matériaux, respectent aujourd’hui toutes les normes environnementales européennes. »

Avec quels designers travaillez-vous aujourd’hui ?

« Nous travaillons avec Patrick Norguet. Ce designer industriel qui adore la marque Tolix, a parfaitement compris notre identité et fait les bons choix. Récompensé par plusieurs prix de design international, le designer londonien Sebastian Bergne a mis notre bureau « Clapet » à l’heure du numérique. Un ordinateur se glisse aisément sous l’abattant de ce bureau tout en métal, à la fois beau et pratique, léger et robuste. »

De quelles pièces Tolix aimeriez-vous meubler votre séjour idéal ?

« Une table 55, assez grande pour les repas en famille ou entre amis, des chaises A et de confortables fauteuils C aux lignes amples, un meuble tabouret de Frédéric Gaunet et un classeur à clapets à sept cases de couleur marron ou chocolat assortie aux tentures… Une bibliothèque Normal Studio, un vestiaire B3, une table basse Kub compléteraient le décor agrémenté d’un petit tabouret H45, idéal pour poser une plante. »

 

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