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Le Plan Montagne de Laurent Wauquiez – MAGAZINE #5

2 mai 2017

Le Plan Montagne de Laurent Wauquiez

Avec un investissement touristique en hausse de 7%, le Président de la Région Auvergne – Rhône-Alpes entend « aider plus efficacement l’immobilier et l’équipement matériel des stations de ski ». Interview

Textes par : Jocelyne Vidal – Photos : Franck Trabouillet/Région Auvergne Rhône-Alpes–  Article issu du Magazine Terrésens 5

Pouvez-vous nous parler de votre politique de développement de l’immobilier et du tourisme en montagne ?

Les besoins liés à la rénovation et la remise en marché de l’immobilier de loisirs en stations constituent un défi colossal. Un travail est entamé avec Atout France avec qui la Région a mis en place un pôle ressources pour identifier puis accompagner les bonnes pratiques, et nous travaillons avec la Caisse des Dépôts et Consignations pour que les outils proposés soient  bien utilisés.

En ce qui concerne le tourisme dont Nicolas Daragon a la charge, des assises du tourisme qui réuniront l’ensemble des acteurs se tiendront à la rentrée. La Région arrêtera définitivement sa stratégie pour la fin de l’année et elle sera mise en œuvre au budget 2017. Mais déjà, en 2016, le budget tourisme a augmenté de 7 %. L’investissement touristique est en hausse pour aider plus efficacement l’immobilier et l’équipement matériel des stations de ski ainsi que pour renforcer les infrastructures du tourisme thermal.

Quels sont les grands axes de votre plan « neige stations » pour la première région montagne de France ?

Le plan « neige-stations » constitue l’acte 1 de notre plan montagne. Avec deux-tiers de son territoire situés en montagne, Auvergne-Rhône-Alpes constitue la première région européenne de montagne. 170 stations sont réparties sur 11 des 12 départements de notre grande région, qui à elle seule représente 74% de l’économie de la montagne française.

Ce premier acte fort consiste à réinvestir pleinement le champ de la saison hivernale dans une région qui avait complètement tourné le dos à la montagne et à la neige. Nous allons en particulier accompagner les stations notamment de moyenne montagne qui n’ont pu ouvrir leurs pistes, faute de neige.Wauquiez

Comment la Région va-t-elle intégrer, anticiper les effets du changement climatique sur l’enneigement, la fonte des glaciers ?

Pour la Région, l’image et la notoriété de la montagne dépendent de la capacité à répondre aux attentes de ses habitants et des touristes. La neige vient ainsi en tête des priorités : sans la neige, il n’y a personne dans nos stations.

Sans neige, les stations, notamment de moyenne montagne, sont condamnées. Nos voisins européens couvrent jusqu’à 70% de leur domaine skiable grâce à la neige de culture, nous en sommes loin. Et les stations modestes réparties sur tout notre territoire permettent aux plus jeunes de skier pour un prix raisonnable.

L’acte 1 du Plan Montagne consiste donc en mobilisant l’ensemble des acteurs publics et privés (au premier rang desquels les Départements ainsi que la Caisse des Dépôts et Consignations) à œuvrer pour apporter une « assurance neige » pour nos stations. La Région financera ainsi les réseaux de neige de culture, qui constituent un levier essentiel pour garantir la vie d’une station, en plus de l’accès à la station et de la fiabilité des remontées mécaniques. Je ne veux pas que la Région tourne le dos au tourisme de ski dont dépendent près de 200 000 emplois.

Comment seront financés ces investissements ?

Les aides régionales seront plafonnées (600 000 € par domaine skiable) et peuvent viser 30% du montant d’un projet d’installation, en recherchant la complémentarité avec d’autres sources de financement publiques et privées (autres collectivités, CDC, exploitant, …). Le Conseil général de l’Isère a déjà annoncé que pour chaque euro engagé par la Région, il apporterait également un euro.Wauquiez

Quel est le montant des investissements prévus pour l’enneigement artificiel des stations ?

Dès le budget 2016, la Région a voté un engagement de 10 millions d’euros. L’urgence impose d’intervenir sur la neige dès à présent mais la Région entend injecter 200 millions d’euros dans les stations de sports d’hiver d’ici à la fin du mandat. Un deuxième volet du plan montagne interviendra prochainement, pour couvrir l’ensemble des enjeux essentiels de l’activité économique hivernale mais pas que…

Auvergne-Rhône-Alpes est engagée dans des conventions de massifs pour la période 2015-2020 et va pouvoir s’appuyer sur des fonds européens (près de 85 millions €) pour jouer sur les deux leviers que sont la préservation des ressources et leur valorisation et le soutien à l’activité touristique en montagne dont l’hiver constitue un levier essentiel de développement économique

Quels seront les effets concrets du Pacte Régional pour le Cantal ?

En janvier, j’avais réservé mon premier déplacement dans l’ancienne région Auvergne, pour le Cantal. Ce plan était une promesse de campagne. La Région doit donner plus à ceux qui ont moins et va permettre au Cantal d’être attractif et compétitif. Ce pacte d’un montant de près de 128 millions d’euros s’étendra sur la période 2016-2021. Jamais il n’aurait pu voir le jour dans le seul cadre de l’ancienne région Auvergne. Le pacte, contractualisé avec le conseil départemental du Cantal, va permettre d’accélérer l’ouverture du territoire, fortement enclavé, avec un volet d’investissements routiers et d’aide à l’aéroport d’Aurillac. Il va soutenir l’économie (agriculture, commerce, artisanat, agroalimentaire, tourisme…) mais aussi renforcer l’enseignement supérieur dans le département et accompagner des sites ou des manifestations vecteurs d’image ou de notoriété.

Grâce à ce pacte nous allons ainsi soutenir l’emploi, permettre le maintien et l’accueil des entreprises, participer à la reconquête démographique. En aidant de manière spécifique et adaptée le Cantal et en s’appuyant sur ses atouts, la Région va être un accélérateur, un amplificateur, et va répondre à l’attente forte de développement des habitants du Cantal.

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