Défi_Terrésens

Des femmes et des hommes de défi – MAGAZINE #6

5 juin 2018

Toujours plus vite et plus haut… Le plaisir de se dépasser est le dénominateur commun de binômes aussi à l’aise sur l’eau que sur la neige.

Textes par Jocelyne Vidal – Article issu du Magazine Terrésens 6

« Tu fermes l’œil gauche ou pas ? » demande Nathalie Bouvier à Gauthier de Tessières. Le compte à rebours du tir à la sarbacane s’accélère. Yves Dimier met dans le mille. Aussi concentrés et affûtés que sur une piste de départ olympique, les champions se préparent à évoluer sur l’eau, avec la même aisance que sur la neige. Rien d’étonnant pour Florence Masnada : « en côtoyant beaucoup d’autres sportifs, j’ai remarqué les aptitudes multisports de tous les skieurs. »

Traverser le Lac du Bourget en paddle, nager, faire du roller, manger des kilomètres à vélo ou en VTT… Une promenade de santé pour Florence, double médaillée de bronze aux JO et pour ses copains champions. « Comme moi, ils aiment tout faire: du kayak, du paddle ou du rugby. » Une polyvalence inhérente à la préparation d’un skieur de haut niveau qui doit s’adapter à toutes les situations. Pour cela, il lui faut « de la caisse, de l’endurance, de la coordination, de la tonicité et un mental d’acier ».

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Florence Masnada joue les capitaines sportifs

Marteau en main, Florence Masnada harangue avec fougue les équipes du Défi Terrésens. Ravie d’avoir convaincu Géraud Cornillon d’organiser l’événement en ses terres aixoises, la championne reconvertie avec succès dans l’événementiel, ne boude pas le plaisir de jouer les capitaines sportifs.

Tandis que Florence Masnada et son jeune coéquipier Thomas Lardon s’élancent devant Cyprien Sarrazin et Axelle Chevrier, on profite d’une pause au pied du mur d’escalade pour rencontrer le vainqueur 2016 de la Coupe du Monde de Géant Parallèle à Alta Badia. « Le plaisir, voilà le dénominateur commun de ce challenge sportivo-ludique entre nous et ces jeunes qui ont mis leur vie d’adolescents entre parenthèses pour aller toujours plus vite ». Un principe illustré sur le champ par Cyprien Sarrazin qui gravit le mur d’escalade en trois secondes chrono.

Karine Dubouchet : la vie à 240 km/heure

Entre-temps, Karine Dubouchet bondit de son canoë, pour ajuster un tir digne de la femme la plus rapide du monde. Une femme de défi. Arrivée deuxième cette année au championnat du monde de vitesse, Karine vit à 240 km/heure, 242,26 km/heure exactement en 1999, année de l’un de ses cinq records du monde de ski de vitesse.

Après six ans d’interruption, la championne se promet d’être championne du monde chez elle à Vars, dans les Hautes Alpes. Mission accomplie en 2009 par celle qui partage son temps entre ses cours de fitness, le coaching et la préparation des jeunes skieurs en montagne comme sur la plage du Mémard. Théâtre des épreuves matinales du Défi Terrésens, la rive la plus sauvage du Lac du Bourget fait face à la maison aixoise de celle qui a à cœur d’ « emmener les jeunes là où ils ne sauraient aller seuls. »

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Quand Enak, alias Rancho s’éclate…

Canoë à l’envers ou pas, Enak Gavaggio, alias Rancho fonce en tête de la compétition. Il s’éclate pour la troisième fois, dans un challenge qui « au-delà des messages transmis aux jeunes par les anciens, révèle la fraternité qui existe entre eux, cette joyeuse ambiance leur donne envie de se projeter vers l’avenir et d’assurer la relève ». Message reçu cinq sur cinq par Thomas Lardon. « Echanger avec des anciennes et même de récentes idoles du ski, cela nous prépare à l’avenir » s’enthousiasme le jeune prodige de l’Alpe d’Huez. Vainqueur des Écureuils d’Or, le premier au classement général des jeunes espoirs apprécie « le beau travail d’équipe » mené avec son binôme Florence Masnada. « Ce défi a été très plaisant sur le plan physique et mental, car les champions nous apprennent à chasser les pensées parasites et à prendre du plaisir sans nous laisser accaparer par l’enjeu d’une épreuve. » Autant de raisons pour Thomas, de se fixer comme prochains défis, la montée en Coupe d’Europe puis en Coupe du Monde « comme les grands champions ».

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Trois questions à Géraud Cornillon, président de Terrésens

À quelles attentes répondent les ateliers de discussions mis en place entre jeunes espoirs et champions ?

D’échanges informels engagés fortuitement l’an dernier, nous sommes passés à des ateliers de deux heures car ils répondent à une réelle attente des jeunes. À partir des deux grands thèmes abordés ce matin – le mental et la blessure – ils se sont beaucoup livrés, ont posé de nombreuses questions aux champions… Ce fut un vrai moment de partage, d’échange de compétences, de savoir-faire et d’expériences, à développer lors des prochaines éditions du Défi Terrésens.

Comment le Programme National Jeunes Terrésens va-t-il évoluer ?

Le Programme National Jeunes Terrésens s’adresse aujourd’hui aux jeunes espoirs du ski alpin. Les meilleurs skieurs de moins de 16 ans sont sélectionnés pour intégrer un programme qui leur permet d’optimiser leurs conditions d’entraînement dans le domaine de la vitesse. Nous avons le projet d’élargir ce programme aux sports de nouvelles glisses qui proposent de nouvelles façons de vivre la montagne. D’où la présence ce week-end à Aix-les-Bains, de la skieuse acrobatique Raphaëlle Monod et du spécialiste du Kilomètre Lancé Philippe Billy.

Plus qu’une fierté, la création du Programme National Jeunes Terrésens de la Fédération Française de Ski, est un gage d’espérance. Six ans avant les Championnats du Monde de ski alpin, nous nous engageons à fond dans l’accompagnement de quinze garçons et quinze filles jusqu’en 2023, dans le cadre du Groupe France Relève Terrésens que nous venons de lancer.

Quel est le principal défi à relever, pour les champions de demain ?

La principale contrainte de ces jeunes champions est de prouver leur détermination à faire de leur passion un métier. Aussi avons-nous à cœur chez Terrésens, de leur faire part de nos expériences de chefs d’entreprise, venus comme moi, du sport.

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