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Les bons plans de la ferme urbaine – MAGAZINE #5

15 mai 2017

Les bons plans de la ferme urbaine

Inventer la ferme de demain, en pleine ville et à la verticale… L’idée a fait son chemin avec Refarmers et les premiers « drive fermiers » de l’agglomération lyonnaise.

Textes par : Jocelyne Vidal – Crédit photos : Refarmers et J. Vidal– Article issu du Magazine Terrésens 5

« On devrait construire les villes à la campagne »… Le caractère prémonitoire de la  phrase d’Alphonse Allais se vérifie aux quatre coins de la planète où s’épanouissent les potagers urbains. Du jardin sur le toit du restaurant Noble Rot à Portland, à la ferme verticale de Singapour qui produit chaque semaine deux tonnes de légumes revendus aux supermarchés voisins, le tour du monde des pionniers de la ferme urbaine gagne chaque jour du terrain. 

Inventer la ferme de demain, en pleine ville et à la verticale…L’idée a germé dans la tête bien faite d’Eric Dargent. Passionné de snowboard, ce diplômé de gestion et de marketing à Paris, surfe sur la vague verte depuis les années 2000. Choqué de voir les impératifs du business l’emporter sur les questions d’éthique environnementale dans de grands groupes « où des publicitaires peuvent travailler une semaine pour Monsanto, la suivante pour Greenpeace », Eric Dargent fait ses premières armes chez Rossignol avant de diriger le  département Développement Durable de Ripcurl.

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Des murs aromatiques aux façades végétales

En 2011, il  reprend le chemin de la Fac pour décrocher à l’Université anglaise d’Exeter, le premier  MBA de Développement Durable, conçu en partenariat avec  le WWF (World Wildlife Fund). Le Fonds Mondial pour la Nature  lui confie la formation d’étudiants et de chefs d’entreprise, aux stratégies de développement durable. L’envie de passer de la théorie à la pratique reprend vite le dessus et amène Eric Dargent à créer en 2015, Refarmers : « une entreprise lyonnaise d’agriculture urbaine où nous fabriquons et distribuons Zipgrow, technologie la plus aboutie du marché en matière de culture verticale. »

Conçues initialement pour les fermes de petite surface, les colonnes végétales  Zipgrow optimisent l’éclairage naturel des  plantes, fruits et légumes,  en multipliant par deux ou trois les rendements des cultures au mètre carré, explique  le dirigeant de Refarmers.

Appréciés par les restaurateurs et les particuliers, des terrasses se garnissent de quatre à huit colonnes pour composer des murs végétaux et aromatiques. Pour une façade végétale de 600m2, superficie du Pavillon Américain de l’Exposition Internationale de Milan en 2015,  ne comptez pas moins de trois mille colonnes !

Des cultures modulables et tout-terrain

Modulable et tout-terrain, ce mode de culture original a fait son chemin au cœur de l’agglomération lyonnaise et à deux pas de l’autoroute A6, où seront bientôt récoltées six tonnes de jeunes pousses et d’herbes aromatiques, 2,7 tonnes de pleurotes gastronomiques, sans oublier les 600 kilos de truites d’élevage de la première ferme urbaine verticale du Grand Lyon. D’une superficie de 300m2, cette ferme privilégie les techniques de production hors sol : la culture sur des sacs de déchets organiques, tel le marc de café, pour les champignons . L’hydrophonie, autrement dit le remplacement de la terre par de l’eau mêlée à des engrais biologiques, est de mise pour les végétaux.

Fil conducteur de ces techniques associées à un élevage de poissons, la démarche bio de la Ferme Urbaine Verticale du Grand Lyon se veut un modèle d’économie de ressources, avec une consommation d’eau vingt fois moins importante que la culture en plein champ. Transposable aux petites surfaces, cette ferme pilote permet d’exploiter au mieux les rares terrains disponibles en zone urbaine.  Idéalement implantée sur le site du Centre de Formation et  Promotion Horticole d’Écully, elle côtoie la Ferme de l’Abbé Rozier où s’est ouvert en 2015, un chantier d’insertion professionnelle par le maraîchage biologique. Un « drive fermier » permet déjà au grand public de venir s’approvisionner en fruits et légumes  bios. Nourri de la ville, ce terrain d’expérimentation écologique la nourrit en retour, d’une belle variété de purs produits de l’agriculture urbaine.

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